Des centaines de milliers de personnes vont défiler dans les rues mardi contre la réforme des retraites à l’appel des organisations syndicales. Des grèves sont également prévues dans le secteur des transports, de l’énergie ou encore de l’éducation. Certaines ont même déjà démarré dès lundi afin d’obtenir un mouvement massif le jour J. France 24 fait le point sur les principales actions en cours.
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Raffineries
Les expéditions de carburant ont été bloquées à la sortie de “toutes les raffineries” mardi matin, a affirmé à l’AFP la CGT-Chimie.
“La grève est partie partout, (…) avec des proportions de grévistes très variables en fonction des sites, mais avec des expéditions bloquées en sortie de toutes les raffineries ce matin”, a déclaré Éric Sellini, élu national de la CGT-Chimie. Selon lui, les raffineries de TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos sont affectées par ce mouvement social.
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Transports
La SNCF et la RATP en Île-de-France ont déjà annoncé qu’outre mardi 7 mars, le trafic serait très perturbé également mercredi, tous les syndicats ayant appelé à des grèves reconductibles.
À la SNCF, la grève a commencé lundi à 19 h et 80 % des TGV Inoui et Ouigo sont annulés, ainsi que presque tous les Intercités, avec des liaisons internationales dégradées voire interrompues entre la France et l’Allemagne et la France et l’Espagne notamment.
En Île-de-France, sur le réseau SNCF, un train sur trois est prévu sur les RER A et B et sur les lignes ferroviaires H, K, U, un train sur cinq sur les RER C et D, ainsi que sur les lignes J, L, N, R, et un sur dix sur le RER E et la ligne P.
À Paris, sur le réseau RATP, deux métros sur trois en journée circuleront sur la ligne 4. Le trafic sera normal sur les seules lignes 1 et 14 (automatisées). La ligne 6 sera ouverte de 5 h 30 à 20 h avec un train sur trois en moyenne, comme la ligne 12 – un train sur quatre en heures creuses. Les autres lignes ne seront elles ouvertes qu’aux heures de pointe (6 h 30-9 h 30 et 16 h 30-19 h 30) et sur certains tronçons.
À Lille, pas de perturbation importante prévue, mais à Marseille les deux lignes de métro et une ligne de tram sur trois seront fermées, avec 85 % des bus affectés par la grève. À Nice, aucun tram ne circulera.
Dans les airs, la Direction générale de l’aviation civile a demandé aux compagnies de réduire leurs programmes de vols le mardi et le mercredi, de 20 % à Paris-Charles-de-Gaulle et de 30 % à Paris-Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse.
Air France prévoit d’assurer près de huit vols sur dix, dont la totalité de ses vols long-courriers, sans exclure “des retards et des annulations de dernière minute” .
Chez les routiers, des barrages filtrants ont provoqué lundi matin ralentissements et bouchons près de Lille ou Rouen, à l’appel notamment de Force Ouvrière-UNCP. Plusieurs manifestants bloquaient, dans la nuit de lundi à mardi, un important axe routier de Rennes, a constaté l’AFP.
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Éducation
Selon le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, plus de 60 % des enseignants du premier degré seront grévistes mardi. Pas de chiffres attendus pour les collèges-lycées, les enseignants n’étant pas tenus de se déclarer 48 heures avant.
Des blocages sporadiques par des lycéens sont également attendus. Idem dans les facultés. Les organisations étudiantes et lycéennes ont appelé à “durcir le mouvement” contre la réforme avec une journée de mobilisation de la jeunesse le 9 mars.
À Marseille, toutes les cantines scolaires seront fermées mardi, une trentaine à Arles, ainsi qu’une trentaine de crèches à Montpellier.
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Déchets
Les éboueurs, qui dépendent notamment de la branche des transports, sont appelés à la grève reconductible mardi dans tout le pays par la CGT.
Lundi, ceux de la ville de Paris qui assurent la collecte dans la moitié des arrondissements parisiens (2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e, et 20e) se sont mis en grève, a confirmé Natacha Pommet, secrétaire générale de la CGT Services Publics. Selon elle, les poubelles n’ont pas été collectées lundi soir dans quatre arrondissements, le 6e, le 14e, le 17e et le 20e.
Un des trois incinérateurs autour de Paris, porte d’Ivry, est bloqué depuis lundi par des agents de la ville, empêchant les déchets d’y être brûlés.
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Energie et industrie
Dans l’énergie, le mouvement a démarré vendredi après-midi à l’appel de la CGT, après le vote samedi soir par le Sénat de l’article 1 du texte sur la suppression des régimes spéciaux de retraite, dont celui des énergéticiens.
Les baisses de production d’électricité démarrées ce week-end se sont amplifiées lundi. Elles ont atteint 3 450 mégawatts (MW) sur les centrales nucléaires et 3 165 MW sur les centrales thermiques, soit l’équivalent de six réacteurs nucléaires, selon la CGT.
À cela s’ajoute une baisse de puissance disponible des barrages de 3 600 MW lundi à 19 h, selon EDF.
Mardi, les assemblées générales pourraient décider localement une “reprise en main du réseau” sans occasionner de perte de puissance, mais en ôtant des mains du gestionnaire du réseau RTE la possibilité de piloter les machines à distance, a indiqué à l’AFP la CGT-Énergie, qui promet “une semaine noire”.
Dans les raffineries, les grévistes entendent bloquer les expéditions vers les dépôts. Les vannes des trois raffineries des Bouches-du-Rhône seront fermées entre lundi soir et mardi matin.
Dans le gaz, trois des quatre terminaux méthaniers que compte la France ont été mis à l’arrêt pour “sept jours” lundi par les syndicats, sans créer de pénurie de gaz à ce stade.
La branche pétrole et chimie est appelée à faire grève, dans le secteur pharmaceutique, et chez les avitailleurs, chargés d’alimenter les avions en carburants.
Nouveauté dans l’industrie : un appel à la grève dans l’ensemble de la métallurgie et notamment chez les géants des secteurs aéronautique, automobile et sidérurgique.
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Commerce et construction
Les fédérations CGT de la construction et du commerce ont rejoint l’appel interprofessionnel de la CGT à la grève reconductible.
La mobilisation s’annonce incertaine dans ces secteurs. Dans le bâtiment, de l’aveu même de son secrétaire fédéral CGT Jean-Pascal François, il est “plus difficile” de mobiliser sur les retraites que sur les salaires.
Avec AFP